Quand j'étais petite, Paul Genevay était connu. "Ton père, c'est un grand champion !". Aujourd'hui, évoquer les Jeux Olympiques de Tokyo 1964 et sa médaille de bronze au 4x100 m, c'est parler d'un temps que les moins de 20 ans... Pourtant, Laurence Facchi, professeur de sport au collège Simone Veil de Châtillon d'Azergues, n'a pas hésité à l'inviter devant ses élèves de 5ème et 3ème pour lui faire raconter cette époque. Elle nous a fait vivre une après-midi pleine d'émotion et a réussi à passionner tous les élèves. Parmi eux, Marion et Sarah, mes nièces et petites-filles de Paul...
Aidée par Marion et quelques élèves, Laurence a organisé une superbe rencontre. Elle avait demandé des objets souvenirs à papa qui a rouvert son coffre aux trésors avec beaucoup de plaisir.
Aude (ma soeur) et moi, avions souhaité être là pour vivre encore une fois ces moments. Nous avons été accueillis dans une salle décorée aux couleurs des JO ! Des articles du "Livre Noir", des médailles, des photos... étaient accrochés sur de grands panneaux. Les chaussures utilisées par Paul pendant les 200 m et le 4x100 des JO trônaient sur son starting block. Et au milieu, le "joyau" : la médaille Olympique... qu'il surveillait du coin de l'oeil ;).
En plus de la médaille, ses chaussures, des pointes Adidas, ont connu un vrai succès auprès des collégiens : 1er coureur du relais, Paul ne courait qu'en virage ; les semelles de ses chaussures étaient réhaussées d'un côté pour éviter qu'il ne se trouve trop déporté dans la courbe. Un problème qui me laisse perplexe, n'ayant jamais atteint une vitesse suffisante pour être déportée en prenant le virage sur une piste d'athlé...
Pas de sport de haut niveau sans notions de bricolage...
Après de nombreuses recherches, Aude a réussi à récupérer un cassette vidéo (si, ça existe encore) de Tokyo Olympiades, le film tourné pendant ces Jeux Olympiques de 1964. La rencontre a commencé par le visionnage du passage où l'on voit Paul Genevay au départ de la finale du 4x100, fixant son starting-block - sous le regard médusé de la cinquantaine d'élèves présents - à l'aide de gros clous et d'un maillet ! On le voit taper à grands coups pour enfoncer les clous dans la piste. Véridique... Il faut préciser que les épreuves d'athlétisme aux JO se couraient encore, et pour la dernière fois, sur une piste cendrée (en terre battue), remplacée ensuite par du tartan puis des pistes synthétiques.
Dès que j'ai récupéré cette vidéo et que je peux la partager, je la mets en ligne. C'est un collector ! Côté innovation, les perches en fibres de verre faisaient leur apparition mais vous le verrez, il fallait être motivé pour vouloir retomber sur les tapis de réception d'alors...
Les séances de questions/réponses ont ensuite été un vrai moment fort. Visiblement très ému de raconter son histoire devant sa petite fille et ses copains, papa s'est ensuite retrouvé près de 50 ans en arrière. Les souvenirs ont rejailli, les potes, la préparation, la vie dans le village olympique, les courses, les sensations, les émotions... Ses filles aussi étaient un peu émues de (re)découvrir leur père sous un jour tellement différent.
Après la théorie, la pratique... Laurence a réuni ses troupes sur la piste du collège. Les élèves se sont mis en tenue de sport et après un échauffement sérieux, ils se sont succédés pour courir par équipes de 2 et se passer le relai. Laurence terminait avec eux un cycle d'athlétisme et Paul a été surpris de la qualité des passages. Il s'en serait fallu de peu qu'il n'enfile un short et ses pointes pour une démo .
Quelques remarques et conseils par-ci, un regard amusé et fier sur sa petite fille par-là ("Celle qui réussit à faire du sport sans se salir" d'après sa prof), cette très belle journée s'est terminée autour d'un pot accompagné de gâteaux préparés par les élèves.
Et je ne résiste pas, parce que cette série d'articles est une aventure familiale... voici la photo parue dans Le Progrès du lendemain, où l'on voit Paul, ses filles (Aude et Anne) et petites-filles (Marion et Sarah) :
Et un immense merci à Laurence Facchi. Son organisation était parfaite. Sa passion et sa gentillesse ont fait le reste .
A bientôt...